Depuis le XVIIème siècle, le paysage de la ville de Montpellier s’est vu marqué par diverses Folies architecturales constituées principalement de résidences secondaires construites au XVIIIe siècle par des notables, des petits châteaux construits aux portes de la ville. Aujourd’hui, certaines de ces Folies sont des demeures privées, d’autres sont publiques comme le château d’O ou encore la propriété du Département de l’Hérault.
En 2014 Philippe Saurel, l’ancien maire de Montpellier, à décider d’abandonner le projet des folies. Et c’est le 1er juillet 2022 que ces dernières ont été relancées par le maire nouveau maire Michaël Delafosse. Ce dernier a été adjoint à l’urbanisme entre 2012 et 2014 et est à l’origine du lancement des deux premières Folies de Montpellier : l’élégante Folie Divine ainsi que l’Arbre Blanc devenu iconique.
C’est donc dans la continuité de l’histoire de Montpellier et dans l’objectif de développer cette ville qui croit en l’architecture que de nouveaux projets architecturaux ont été dévoilé mardi 14 mars à l’occasion du MIPIM, le Marché international des professionnels de l’immobilier, qui a eu lieu à Cannes. Au total, 13 Folies à l’architecture iconique et aux enjeux écologiques sont programmées et 18 équipes promoteur-architecte sont présélectionnées.
Les architectes lillois, Thomas Coldéfy et Isabelle Van Haute, sont à l’origine du projet d’Oasis qui se dressera à l’entrée du quartier d’Ovalie. Le projet se composera de deux bâtiments de logements et de bureaux à l’architecture ondulée par des corolles en bambou d’Anduze qui change de forme à chaque niveau et s’apparentent à une pile de chapeaux de paille. Le premier bâtiment s’élèvera jusqu’au 13e étage et il abritera des logements comprenant de la mixité sociale. Le deuxième bâtiment sera lui sur 5 étages au total et sera composé de bureaux à destination d’activités culturelles et créatives. Sur un des toits des deux bâtiments viendra s’installer un bar en rooftop accessible au public animé par François Trinh Duc. Tandis que le rez-de-chaussée prévoit d’héberger des commerces. Des passerelles relieront ces bâtiments circulaires qui évoquent par leur forme des chapeaux de paille.
Dans le centre-ville, à l’entrée de l’écusson entre Louis Blanc et le Corum, cette mini-Folie hybride relance un programme initié en 2012 par Michaël Delafosse à l’époque en tant qu’adjoint au maire chargé de l’urbanisme. Cette folie, appelée La Sentinelle, a été imaginé par l’architecte Odile Decq. Le nom de cette folie avait déjà été dévoilé, le 11 mars, lors du Salon de l’immobilier à Montpellier. L’architecte a choisi le promoteur Thierry Aznar (Aeko) pour sa réalisation. Le bâtiment aux formes se composera d’une façade enduite à base de chaux et ponctuée d’ouvertures en forme de bulles et sera dotée de jardinières plantées. Cette Folie de 5 étages n’abritera pas de logement mais des lieux aux fonctions diverses. Un restaurant et un salon de thé sera aménagé au rez-de-chaussée ouvert sur l’extérieur grâce à une bulle vitrée. L’étage abritera une galerie d’art et peut-être un magasin ou atelier d’art. Des espaces de coworking occuperont les deux étages supérieurs. Enfin, un rooftop en céramique rouge éclatant sera réservé aux coworkers avec une vue imprenable sur l’écusson.
Les Galets d’Ellen Van Loon seront réalisés entre Montpellier et les plages, au sud de Port Marianne, qui est un quartier qui se développe de la ville vers la mer. En forme de galets et pensés par Ellen Van Loon, ce projet sera un lieu d’échanges et de rencontre notamment grâce à sa salle de spectacle de 200 places. À proximité de l’avenue Raymond-Dugrand, ce programme est composé de 3 tours sur 12 500 m² de surface et qui s‘élèvera jusqu’au 12e étage, sera un lieu hybride consacré essentiellement au tertiaire fusionnant de l’hébergement nouvelle génération, de l’événement ainsi que des activités de service en rez-de-chaussée. Il n’y aura pas d’appartements pour des familles. Ce sera donc un lieu hydride qui abritera entre autres une salle de 200 à 250 places pour créer une nouvelle animation dans ce quartier très prisé. Les deux rooftops de ce projet accueilleront pour l’un un restaurant et pour l’autre un espace sportif pour les usagers du bâtiment. L’architecture aux formes iconiques a été inspirée à Ellen Van Loon par la proximité de la mer. La construction, confiée à au groupement Vinci, Sogeprom, Pragma, se caractérisera par des innovations environnementales. Il est prévu un jardin vertical qui assurera le lien avec le parc et le quartier.
La folie Manuguerra a été pensé par l’architecte marseillaise Manuelle Gautrand et sera en fait composé de 5 petites folies avec un tier de logements sociaux pour prouver son engagement auprès de la mixité sociale. Le projet, baptisé Alma Terra, sera édifié sur une parcelle de 4 100 m² et adoptera une innovation dans sa réalisation puisque 12 000 m3 de terre de ses fondations vont être réutilisés pour la construction en béton de terre coulé. Le projet se situera entre Antigone et Odysseum, non loin de Folie Divine dans un environnement aux aspects méditerranéens, et sera réparti en cinq bâtiments aux formes arrondies sur 10 ou 11 étages. Les différentes composantes seront reliées par des passerelles « sociale et végétalisée » à des espaces de vie partagés (potagers collaboratifs, crèche, école d’art, atelier de bricolage, orangeraie). Un restaurant en rez-de-chaussée sera complété par un bar à cocktails au 10e étage.